Testament
songe
Gras Frédéric
Je
contemplais le ciel sur mon château de sable.
Je zappais à mes pieds ces marées qui passaient.
Un jour, j'ai regardé. J'étais méconnaissable,
Arasé, sous mes pieds, mon château s'effaçait.
Comme ses laisses
éparses, en lambeaux sur la grève
Jeunesse s'accrochait comme l'algue au rocher
Pour la mer insatiable, pas de jeun, ni de trêve,
Ainsi mes souvenances se sont effilochées.
Ça et là quelques flaques s'évaporent sûrement.
Des goémons tenaces y survivent âprement.
Et dedans, raréfiée, la vie s'économise.
Alors quand, pour moi, l'aube sera compromise,
Qui glanera sur la plage, besoin d'enfantillages,
Mes souvenirs-varech, mes pensées-coquillages ?