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La danse du temps
Gras Frédéric



Tes vingt ans dansaient sur le gazon.
Tes seins sautaient à l’unisson.
Tes petons tassaient les floraisons
Tu m’as dit « Viens donc, poète mollasson ! »

Tes vingt ans dansaient sur ma raison.
Mes yeux suivaient à l’unisson.
Quand ton ventre boucha mon horizon,
Je posai dessus un baiser polisson.

Tes trente ans dansaient pour ton mariage.
Tes seins poussaient sous ton corsage.
Pour l’enfant dans ton ventre, encore sage
Tu laissas un peu de ta jeunesse en gage.

Où sont donc tes vingt ans ?
Toi qui n’a plus de temps.
Toi qui te meurs ce soir.
La vie c’est ça : bonjour et puis bonsoir !


Quarante ans, tu dansais sans effort.
Tes seins suivaient, bâbord, tribord.
Cinquante ans, tu dansais bien encore.
Mes yeux toujours verts, suivaient tes deux trésors.

Soixante ans, tu dansais lentement.
Tes seins tanguaient plus lourdement.
Et mes yeux presbytes s’accommodant,
S’approchèrent coquins, voyeurs impénitents.

Soixante-dix, tu valsais vaillamment
Dans les bras de ton vieil amant.
Et tes seins ballottaient mollement
En souvenir du temps, où ils montraient leur dent.

Où sont donc tes vingt ans ?
Toi qui n’a plus de temps.
Toi qui te meurs ce soir.
La vie c’est ça : bonjour et puis bonsoir !


A plus d’âge, peux-tu encore danser
Quand ton amant s'en est allé.
Allez viens, pour ne pas l'oublier !
Faire un pied de nez à toutes ces années.


Où sont donc tes vingt ans ?
Toi qui n’a plus de temps.
Toi qui te meurs ce soir.
La vie c’est ça : bonjour et puis bonsoir !


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