Le
sonnet du tunnel
Gras Frédéric
Sinistre
et aussi noir qu’une nuit sans sa lune,
Le passage s’insinue, sinueux sans qu’aucune
Si minuscule soit-elle, sans qu’une seule lueur
N’illumine ce tunnel sans couleur ni chaleur.
Alors peurs et frayeurs
alourdissent les cœurs
C’est l’heure froide où remontent d’improbables horreurs.
Alors terreurs et craintes engourdissent les corps
Il faudra bien pourtant que l’on progresse encore.
Les membres s’amollissent
et s’emmêlent en tremblant
On trébuche, on chavire, on chute, ressemblants
Aux pochards pathétiques perdant pieds et respect.
On se relève
enfin dans un élan crispé,
Car l’espoir revient quand l’esprit se souvient
Tout tunnel a deux bouts son début et sa fin.